Claude NICOLET

Le site de

le_phare_dunkerquoisDepuis 14 ans qu'elle existe, la coopération entre la communauté urbaine de Dunkerque et la ville de Gaza a montré qu'elle était loin d'être seulement une affaire de gros sous, s'accompagnant de transmission de savoir-faire, d'appuis techniques, de création d'emplois.

Là-bas, dans cette ville considérablement détruite qui ne peut envisager de reconstruction tant que sévira le blocus, elle est encore perçue comme porteuse d'espoir, comme l'a indiqué vendredi matin à la CUD Mohamed El Halabi, directeur des relations internationales à la mairie de Gaza.

Il a fait étape à Dunkerque avant de se rendre dans les trois autres villes membres du réseau Euro Gaza, Barcelone, Turin et Tromso en Norvège. L'occasion de faire le point sur les actions à mener en 2010 avec Philippe Nouveau, président de l'association Dunkerque-Gaza, Claude Nicolet, adjoint au maire de Dunkerque chargé des relations internationales, conseiller communautaire délégué à la coopération décentralisée et président du réseau de coopération décentralisée pour la Palestine, et de Régis Garrigue, médecin urgentiste lillois représentant l'ONG Help doctors, qui travaille sur place.

Santé
Une maison médicale a pu être mise en place en 2009 alors que Gaza était en situation de guerre. Les pathologies sont aujourd'hui différentes  : « Elles sont traditionnelles mais délaissées, et c'est ce qui tue le plus » déplore Régis Garrigue qui aimerait voir la médecine de proximité et la prise en charge à domicile prendre de l'essor avec l'aide de diabétologues et de cardiologues du CHD, volontaires pour effectuer des missions de courte durée à Gaza.

Aide alimentaire
Avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et dans le cadre du réseau Euro-Gaza, la réhabilitation d'un quartier de Gaza a été entreprise et celui-ci pourrait accueillir une maison de quartier. « Cela donnerait l'occasion d'associer Artisans du monde, qui milite pour un commerce équitable, Parc, une ONG palestinienne de développement agricole et l'AFEJI via les Jardins de cocagne » précise Claude Nicolet. « La vocation du bâtiment serait d'apporter une aide alimentaire aux familles par une petite agriculture vivrière et cette activité serait génératrice d'emplois. » Un mode de culture bio, comme le pratiquent les Jardins de cocagne, « ce qui est extrêmement important par rapport à la pollution de la nappe phréatique. 85  % de l'eau consommée à Gaza est pompée dans une nappe surexploitée et très dégradée. Cette question est essentielle... » Toujours dans cette optique d'échange, l'idée est de transformer cette expérience en « activité miroir », incitant les Jardins de cocagne à proposer le même type d'activité de « petite agriculture vivrière » à la maison de quartier de la Tente verte. « Et les Jardins de cocagne pourraient recevoir des produits issus du commerce équitable par l'intermédiaire de Parc. » Equitable sans doute, mais au vu des distances parcourues, pas vraiment «  développement durable »...
Culture

Autre projet à poursuivre, la numérisation de la bibliothèque publique construite il y a quelques années par la CUD et qui a permis la création de huit emplois. Les salariés ont d'ailleurs été formés en France, et notamment à Dunkerque.

Si des artistes dunkerquois se sont rendus à Gaza, comme Jacques Yvart, Sarah Alcalay ou encore Pierre Volot, Dunkerque accueille depuis deux ans trois rappeurs palestiniens qui forment avec le Dunkerquois Naili le groupe Gazateam. Après avoir donné une cinquantaine de concerts, ils espèrent sortir un deuxième album, à condition que leur autorisation de séjour, qui expire en mai, soit renouvelée...


Virginie VARLET