Claude NICOLET

Le site de

totalJ'ai encore rencontré ce soir, les syndicalistes et les salariés de la raffinerie des flandres qui faisaient signer à la population une pétition pour demander un moratoire à la direction de Total. Non seulement je l'ai signé mais je suis aussi resté avec eux pour leur donner un coup de main. L'accueil de la population est très bon et il faut dire que personne n'admet l'idée de la fermeture éventuelle de la raffinerie. Demain matin, je serai avec eux devant leur entreprise. Par solidarité et parce qu'il est plus que temps que les syndicats et les partis politiques reprennent un vrai dialogue. La France doit rester une grande puissance industrielle. Après la question au gouvernement posée hier (26 janvier) par Bernard Roman à l'Assemblée Nationale, l'affaire prend une tournure nationale.Cette question à laquelle était associé Christian Hutin et Michel Delebarre n'a pas eu de réponse satisfaisante.

Christian Estrosi, ministre de l'industrie ne pouvait soit pas y répondre, soit il ne connaissait pas son dossier...soit les deux! En effet il a évoqué le terminal méthanier qui n'a rien à voir avec Total, c'est EDF qui pilote ce projet pour Dunkerque. De telles réponses à un tel niveau de l'Etat ne peut que m'inquiéter sur la considération qu'il reste en France pour une politique industrielle. Toujours est-il qu'en ce qui me concerne je serai avec les salariés le 01février devant le siège de Total à la Défense à Paris à l'occasion de la tenue du CCE.

Question de Bernard Roman au gouvernement.

Monsieur le président, Monsieur le ministre, Mes chers collègues,

Ma question s'adresse à monsieur le premier ministre, et j'y associe mes collègues Michel DELEBARRE et Christian HUTIN, tous les deux députés de DUNKERQUE.

TOTAL devrait annoncer dans les prochains jours la fermeture de sa raffinerie des Flandres, à Mardyck, près de DUNKERQUE.

Si cette perspective se confirmait, elle entraînerait la suppression de 350 emplois chez TOTAL et de 400 postes chez les sous-traitants, puisque le projet de conversion du site en dépôt de carburant, qui semble aujourd'hui le plus probable, n'emploierait que 30 à 50 personnes à terme.

Cette décision serait à la fois insupportable et scandaleuse.

Insupportable pour les salariés bien sûr, et pour une région qui a déjà beaucoup souffert de la désindustrialisation, et alors qu'au plan national le chômage va franchir en 2010 le cap des 10% de la population active.

Mais scandaleuse aussi car TOTAL a réalisé en 2009 des bénéfices proches de 9 milliards d'euros.

En 2008 déjà, le groupe avait annoncé à quelques jours d'intervalle 14 milliards d'euros de profit et 560 suppressions d'emplois en France.

Monsieur le premier ministre,

TOTAL a bel et bien engagé une stratégie de délocalisation progressive de ses activités industrielles qui, au-delà de ses incidences très lourdes sur l'activité du port de Dunkerque, 3ème port de France, et sur le tissu industriel de l'ensemble du littoral du Nord-Pas-de-Calais, menace gravement l'avenir du raffinage français.

Il semble monsieur le Premier ministre, que vous ayez reçu il y a quelques jours M. Christophe de MARGERIE, PDG de TOTAL.

Le président de la République s'est engagé hier soir à combattre les délocalisations et à sauver l'emploi dans notre pays.

Vous pouvez encore empêcher la fermeture du site de DUNKERQUE.

Avec les salariés de TOTAL, vous pouvez exiger le moratoire.

Il ne suffit pas de parler, il est temps d'agir.

Monsieur le Premier ministre, allez-vous le faire?