La disparition de Philippe Seguin est incontestablement une perte pour notre pays. Homme de conviction, passionné par la France, républicain entier, je me souviens encore de son discours en 1992 à Dunkerque à l'occasion de la campagne contre le traîté de Maastricht. Comme lui j'avais voté NON. Je me souviens aussi de la formidable intervention qu'il avait faite à l'époque à l'Assemblée Nationale, tout comme de son débat avec François Mitterrand.
Gaulliste de gauche ou homme de gauche égaré à droite, la voix de Philippe Séguin va manquer. Je ne peux aussi m'empêcher de voir un symbole dans la disparition de cet homme encore jeune; celle de la tradition gaulliste dans une droite vampirisé par l'idéologie néo-libérale. La république perd un de ses fils, lui qui était le pur produit de la promotion et de la méritocratie républicaine.
Il continuait de servir l'Etat avec passion et rigueur. Il se faisait "une certaine idée de la France" et devait souvent se sentir seul ou malheureux face à celles et ceux qui pensent que le destin du pays est derrière lui.