Claude NICOLET

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AfricitésNous avions rencontrés les Présidents des associations des Maires d'Afrique Sub-saharienne lors de la réunion d'Africités à Dakar les 05 et 06 décembre derniers. A l'issue de cette rencontre, la décision d'une prise de position des collectivités locales sur le conflit au Mali a été prise. Voici le texte adopté par Africité.Ce texte est important car il n'hésite pas à faire appel à une intervention armée au Mali.  

Nous, participants du Sommet Africités , la sixième édition des journées panafricaines des autorités locales et territoriales, qui se tient à Dakar, au Sénégal, du 4 au 8 Décembre 2012, écho des 15000 collectivités locales et territoriales africaines qui administrent les territoires dans les 54 Etats africains. Nous, représentants de tous les protagonistes de la vie locale africaine ainsi que leurs partenaires des autres régions du monde : ministres chargés des collectivités locales et ministres en charge du développement local durable et de l’emploi ; autorités locales et élus locaux ; responsables des administrations centrales et locales ; organisations des sociétés civiles, associations et syndicats ; opérateurs économiques des secteurs publics, privés et de l’économie sociale et solidaire ; autorités traditionnelles ; chercheurs et universitaires ; agences de coopération internationale.

1/ Considérant, la crise économique globale qui s’approfondit et les déséquilibres qui restent structurels depuis maintenant 5 ans avec des effets de plus en plus redoutés pour l’Afrique

2/ Convaincus que l’Afrique dans son ensemble a besoin de paix et de stabilité, condition « sine qua non » d’un développement équilibré de ses territoires et d’une amélioration des conditions de vie de ses populations ;

3/ Préoccupés par le risque de propagation de l’instabilité et de l’insécurité dans l’ensemble de l’espace sahélo‐saharien et de ses conséquences sur la stabilité des pays d’Afrique de l’Ouest, le développement et la création des conditions de paix, de stabilité et de sécurité ;

4/ Persuadés que le peuple malien saura trouver une solution endogène à cette crise difficile qu’il connaît avec l’appui des autres peuples africains et de la communauté internationale ;

Condamnons l’occupation d’une partie du territoire national du Mali par des groupes terroristes‐mafieux et islamistes et les velléités sécessionnistes qui menacent son intégrité territoriale ;

Saluons le courage de tous les pays qui ont continué à soutenir les collectivités et les populations maliennes ;

Saluons les collectivités locales soeurs du Mali qui dans cette épreuve ont continué à encadrer et à porter assistance aux populations dans les zones occupées par les groupes mafieux‐ terroristes;

Saluons les collectivités françaises pour leur mobilisation autour de la question malienne, par de multiples initiatives, individuelles et collectives ; 

Encourageons l’action développée par nombre de collectivités locales d’Afrique de l’Ouest pour assister les populations affectées, déplacées et exilées, réaffirmant ainsi leur rôle dans l’intégration des Peuples et la solidarité communautaire ; 

Recommandons qu’une des solutions de la sortie de crise au Mali soit l’approfondissement du processus de décentralisation afin de permettre aux populations locales d’administrer librement leurs territoires et de produire des
services qui répondent à leurs demandes ; 

Lançons un appel solennel à l’Union Africaine et à l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour ne ménager aucun effort dans l’appui à apporter au peuple malien pour la libération urgente de son territoire ;

Exhortons l’Union Africaine et les pays membres, conformément à la charte africaine sur la décentralisation, à continuer à renforcer et à approfondir le processus de décentralisation, seule alternative durable aux velléités identitaires locales.  

Soutenons d’une part les collectivités locales soeurs du Mali dans leur action quotidienne d’assistance aux populations et d’autre part les collectivités locales africaines qui accueillent les populations affectées ou déplacées. 

Appuyons les efforts de médiation développés par les autorités de l’UEMOA, de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Nations‐Unies. 

Demandons l’accélération de la mise en oeuvre de la résolution des Nations‐Unies pour une intervention armée. 

Appelons de tous nos voeux le retour à l’Etat de droit au Mali.

Fait à Dakar, le 7 décembre 2012
Le Sommet Africités